L’usurpation du titre de microbiologiste est un phénomène de plus en plus fréquent au Québec. Des individus sans formation spécialisée ni reconnaissance professionnelle se présentent comme « microbiologistes » dans des contextes variés — de l’analyse de l’eau aux expertises environnementales. Ce phénomène nuit à la crédibilité de la profession et peut avoir des conséquences graves pour la santé publique et la sécurité des citoyens.
Exemple concret : un propriétaire résidentiel dépose une réclamation à sa municipalité après un refoulement d’égout ayant contaminé le sous-sol de sa maison. Dans le cadre du traitement du dossier, un rapport d’expertise microbiologique est exigé pour évaluer les risques biologiques (présence de coliformes fécaux, moisissures, pathogènes potentiels). Le propriétaire fait appel à une entreprise spécialisée en “qualité de l’air” dont l’employé responsable se présente comme « microbiologiste ».
Or, cette personne ne possède aucune formation universitaire en microbiologie ni affiliation à une organisation professionnelle reconnue. Le rapport remis contient des interprétations erronées, des méthodes inadéquates et l’omission de paramètres critiques pour l’évaluation des risques sanitaires. Sur cette base, l’assureur rejette la réclamation, jugeant que la contamination n’est pas prouvée de manière fiable.
Quelques semaines plus tard, une odeur persistante, des moisissures visibles et des symptômes respiratoires chez les occupants forcent une seconde évaluation, cette fois par un microbiologiste professionnel qualifié. Ce dernier identifie une contamination fécale importante ayant nécessité une décontamination complète, ce qui aurait pu être évité avec une expertise initiale fiable.
Ce cas illustre bien les risques liés à l’usurpation du titre de microbiologiste : mauvaise évaluation des risques, perte financière pour les citoyens, atteinte à la santé, et retard dans la prise en charge des situations potentiellement dangereuses.
L’AMQ rappelle l’importance de vérifier les compétences, la formation et les affiliations professionnelles des personnes qui se présentent comme microbiologistes. Elle travaille à la reconnaissance officielle et à la protection du titre, afin de garantir que seules les personnes véritablement qualifiées puissent intervenir dans des dossiers aussi sensibles.