RÉSUMÉ
L’Association des microbiologistes du Québec regroupe plus de 500 membres, qui exercent la profession à titre de professionnel de la microbiologie, dans l’un des nombreux secteurs d’activités commerciales, médicales, industrielles ou environnementales. Depuis plus de 45 ans l’AMQ regroupe et représente ces professionnels des sciences microbiologiques à titre de seule association de professionnels en microbiologie reconnue au Québec et de 2e plus importante organisation en microbiologie au Canada.
Au Québec, l'exercice de la microbiologie n'est pas une profession à exercice exclusif, ni à titre réservé, puisqu’elle n'est pas actuellement encadrée par le Code des professions (chapitre C-26) ni par une loi professionnelle particulière. La profession de microbiologiste est donc non réglementée et non encadrée, ce qui expose le public à de graves risques de préjudices.
L’absence d’encadrement permet à quiconque, de pratiquer la profession de microbiologiste et ce peu importe si l’individu détient le niveau de compétences et de connaissance essentiels à son exercice.
Dans l’intérim d’un encadrement adéquat par l’état québécois, l’AMQ s’est doté d’un agrément pour ces membres les autorisant à porter le titre de microbiologiste agréé(e) et à ajouter les initiales Mcb. A. à leur signature à la suite de la validation du niveau de leurs connaissances. Cet agrément vise à renforcer la protection du publique et de mieux protéger la profession de microbiologiste. . Bien que l'Office des professions du Québec ait émis trois avis distincts concernant l'encadrement de notre profession, dont l'un qui recommandait la création d'un ordre professionnel en 1990, qui avait conduit le ministre responsable de l’application des lois professionnelles de l'époque, à signer un projet de lettres patentes. La tenue d’élections générales, à l’automne 1994, a fait dérailler le processus. L’analyse de la situation des microbiologistes, par l’OPQ s’est néanmoins poursuivie au fil des années, particulièrement dans le cadre de deux demandes d’encadrement présentées en 1999 et 2007. Or, malgré les espoirs suscités par l’élaboration de plans, ainsi que le travail collaboratif à la collecte d’informations et rencontres conjointes avec OPQ, nous sommes, encore à ce jour, sans loi ou règlements pour encadrer le travail des professionnels de la microbiologie au Québec.
Pourtant, au fil des années, les risques préjudiciables inhérents à la pratique de cette science, n’ont pas diminués, bien au contraire, les nombreuses avancées au sein des différentes sphères scientifiques, technologique, financière, administratives ou industrielles, ont transformé nos environnements de travail, vers des environnements normés. L’établissement de collaborations inter professionnels déployées à travers différents processus se doit d’être en mesure d’offrir, et de garantir un travail de qualité, dans le cadre de la législation en vigueur, assurant ainsi la sécurité du publique.
L’absence d’encadrement actuel de la profession, laisse place à des pratiques, qui peuvent sembler douteuses, mais qui, sans le support législatif, ne peuvent actuellement faire l’objet d’aucun processus de vérifications ou de contrôles. Cette situation vient créer une possible brèche, qui peut risquer d’affecter en totalité ou en parties, le travail de plusieurs collaborateurs membres d’ordres professionnels différents.
La pandémie à la COVID-19 a su démontrer, hors de tout doutes, qu’une incongruité existait au sein de la législation québécoise touchant la pratique de la microbiologie. Alors que le gouvernement mettait en place des mesures exceptionnelles pour palier à la pénurie de main d’œuvre en faisant appel aux professionnels compétent pour venir porter main forte aux effectifs déjà sollicité, les instances gouvernementales ont dû se passer du support de leurs professionnels en microbiologie. Cette situation a empêché les microbiologistes de collaborer adéquatement et à la hauteur de leurs connaissances et expériences aux efforts déployés au contrôle de cette crise humanitaire.
Il est important de souligner que ce sont ces mêmes microbiologistes qui ont activement travaillé à la R&D associée au virus de la COVID 19, et qui ont participé au développement des test de dépistage. Alors que les microbiologistes procédaient à l’analyse de milliers d’échantillons afin de déterminer et d’identifier les porteurs de la maladie. La règlementation ne reconnaissait pas la compétence, et ne conférait pas le droit aux microbiologistes d’informer les patients de leur statut sérologique positif au virus de la COVID 19. Les résultats devaient être transmis à un autre professionnel reconnu par la législation, pour par la suite être communiqués aux personnes concernées accumulant des délais potentiellement néfastes en temps de crise.
N'étant pas supporté par la législation, les microbiologistes qui auraient pu limiter et contrer activement la désinformation qui prenait des proportions préoccupantes tout au long de la crise n’avaient pas accès aux mécanismes nécessaires pour dénoncer les informations frauduleuses et potentiellement dangereuse pour la santé publique.
Cette incongruité se voit accentué par la difficulté qu’a le ministère de la santé du Québec, de même que tout l’appareil gouvernemental, à maintenir les effectifs nécessaires au maintien des bons soins de santé, ainsi que par l’ouverture et la volonté de favoriser le décloisonnement des professions dans le secteur de la santé.
Les microbiologistes et les chimistes, possèdent tous deux des formations universitaires jugées équivalentes qui ne se différencies que par leurs spécialisations respectives. Puisque L’office accepte que l’Ordre des chimistes délivre des permis de chimistes (ou de chimiste a l’entrainement si moins de 24 mois d’expérience supervisée par un chimiste membre de l’ordre) à des microbiologistes, conditionnellement au respect des critères d’adhésion à l’ordre des chimiste, l’Office reconnait donc d’emblée le caractère globalement équivalent des 2 formations, donnant accès à un diplôme de premier cycle en sciences. Pourtant, au cours des derniers mois, cette situation a été considérée de manière totalement différente. En 2021, au moment où le gouvernement doit faire appel à un décret pour assurer, entre autres, le déroulement d’activités de vaccinations et de dépistages pouvant être réalisées par du personnel non-infirmier. Les chimistes et chimistes à l’entrainement, étaient directement visés par ces mesures, alors qu’il n’en était pas le cas du côté des microbiologistes dont la formation universitaire est jugée globalement équivalente.
Tout récemment le ministre Dubé signifiait clairement que le décloisonnement des professions faisait partie de la recette, permettant de perpétuer certains avancements hérités des mesures mises en place en raison de la pandémie en 2021, et particulièrement en ce qui a trait à la vaccination. Sous quels motifs et pour quelles raisons, la formation décernée aux microbiologistes serait-elle jugée inférieure à celle d’un chimiste ?
Bien que des travaux de modernisation des lois professionnelles du domaine des sciences appliquées ont donné lieu en novembre 2013 à l’étude en commission parlementaire du projet de Loi no 49 – Loi modifiant diverses lois professionnelles et d’autres dispositions législatives dans le domaine des sciences appliquées pour lequel l’AMQ a déposé un mémoire.
Les travaux de la commission parlementaire ont mis à jour l’existence de la profession de microbiologiste A la suite des travaux parlementaires, l’AMQ a interpelé plusieurs élus afin de les sensibiliser aux enjeux, reliés à l’absence d’un statut professionnel des microbiologistes au Québec. Dans la foulée, le ministre responsable de l’application des lois professionnelles a mandaté l’Office des professions, afin qu’il statue sur l’opportunité d’encadrer les microbiologistes par le système professionnel et que l’OPQ détermine et recommande le processus de réalisation du projet. Un mandat similaire et de même portée, a également été confié à l’OPQ à l’égard des biologistes. L’Office a fait le choix d’examiner les deux dossiers de manière indépendante, afin d’etre en mesure de considérer adéquatement la spécificité propre à chacune de ces deux professions.
Considérant la complexité de la pratique des microbiologistes et des biologistes et la difficulté rencontrée à bien cerner les différents interfaces des deux types de professionnels avec les milieux propres, l’Office a mis sur pied en 2014, un groupe de travail interne ayant pour mandat de brosser un portrait de la situation des microbiologistes et des biologistes. L’AMQ a été invité à collaborer conjointement avec l’Office, afin de participer au processus de documentation reliée à la pratique de la profession de microbiologiste, afin d’être en mesure de se prononcer sur la possibilité d’encadrer les microbiologistes par le système professionnel.
Au terme de cet exercice, l’Office a établi en 2016, que les laboratoires médicaux, de même que les sciences de l’environnement, devaient être ciblés prioritairement, par les prochains travaux de celle-ci. Cette priorisation était justifiée et supportée par la reconnaissance des risques pour le publique en lien avec l’exercice de la profession dans ces sphères scientifiques. L’AMQ a fait connaître son désaccord face à cette orientation prises par l’Office qui vient esquiver des pans complets de l’exercice de la microbiologie dans des domaines où le risque de préjudice pour le public est largement documenté comme en agroalimentaire et en pharmaceutique.
Toujours est-il que l’intégration des microbiologistes et des biologistes au système professionnel a été avancée par l’Office comme une solution aux diverses problématiques soulevées à l’égard de la protection du public. Des consultations particulières concernant un éventuel encadrement de la microbiologie et de la biologie ont été menées par l’Office au printemps 2018. Toutefois, l’Office n’a pas encore tranché la question de savoir si la microbiologie et la biologie, devaient à terme être regroupées au sein d’un même ordre professionnel ou devaient être encadré sous des professions distinctes. L’Office n’a pas non plus statué sur le moyen adéquat à privilégier pour parvenir à un encadrement professionnel dans ce dossier :
Aucun scénario n’est encore éliminé. La création d'un ordre professionnel distinct pour les microbiologistes, l’intégration des microbiologistes au sein d’un ordre conjoint avec les chimistes, biochimistes et biologistes, ou encore le regroupement des microbiologistes et biologistes dans un nouvel ordre, sont toujours des options qui pourraient être considéré.
Les travaux conjoints avec l’Office nous ont amené à travailler avec plusieurs partenaires, dont l’Ordre des chimistes avec qui nous avons tissé des liens collaboratifs qui nous ont permis de constater plusieurs similarités entre nos deux entités. En basant nos réflexions sur une des pistes de lancées par l’Office, nous avons constaté d’un commun accord que nos deux professions se chevauchaient et étaient de nature complémentaire et collaborative. Un chimiste et un microbiologiste peuvent donc travailler sur le même échantillant en utilisant des compétences professionnelles différentes. Ces deux professionnels possèdent en effet des formation académiques scientifiques distingués, mais similaire à travers des cours communs suivis lors de leurs études de premier cycle universitaires.
Cette constatation, a amené les 2 organisations à envisager la possibilité de passer de collaborateurs à partenaires, allant à explorer la possibilité d’encadrement professionnel des microbiologistes par l’intégration d’un ordre existant, plutôt que de poursuivre la création d’un nouvel ordre. Cet exercice, est venu confirmer la complémentarité de nos professions respectives, et su démontrer l’effectif potentiel, et surtout, possible avenue à considérer pour régulariser la situation des microbiologistes. Cette perspective vient proposer une solution clés en main à l’office, dans une alliance qui a déjà démontré sa capacité à travailler conjointement, mais au-delà de cela, vient supporter la réalité du nouvel environnement de travail auquel nous confronté. Cette nouvelle réalité, propose exactement cette tendance, c’est a dire l’union de plusieurs professionnels au sein d’une même action, travaillant en interrelation, de manière complémentaires. L’intégration des microbiologistes à l’Ordre des chimistes, vient corriger et palier aux risques inhérent à l’exercice malveillant de la profession, puisque dans ce scénario, tous les professionnels des sciences seraient tous professionnellement encadrés par les mêmes lois et règlements.
Au cours des deux dernières années, l’AMQ à profiter de la période pandémique pour démarrer une réflexion sur sa situation, permettant d’identifier clairement les différents enjeux reliés sa situation, tout en s’assurant de capter les situations potentielles pouvant amener à un risque de préjudices pour le public. Dans cette foulée, une refonte de nos politiques et procédures a été entreprise afin d’assurer notre conformité aux lois et règlements en vigueur.
Depuis 2022, le scénario que l’AMQ et OCQ s’unissent afin d’assurer une meilleure sécurité du publique, semble le scénario le plus plausibles. Au fil des rencontres et discussions, impliquant des intervenants du milieux politiques, et du milieu des affaires, portant sur cette opportunité, tous s’entendent et sont unanime, que cette proposition apparait la plus simple, la moins couteuse, présente très peu de risques, étant donné les nombreuses collaborations déjà implantées, et que la proximité des 2 professions renforce cette option.
Basé sur ces faits, et prenant en considération les potentiels risques envers la population qu’entraine le STATU quo, l’AMQ demande donc à l’Office des professions du Québec de se commettre et de s’engager rapidement à corriger cette situation problématique, en accordant le droit à l’AMQ d’intégrer l’ordre des chimistes du Québec.
Nous souhaitons également, qu’à travers ces actions, l’office puisse considérer, du même coup, venir moderniser la loi sur les chimistes, ce qui permettrait assurément une meilleure gestion de nos professions et assurerait une protection du publique plus optimale.
ASSOCIATION DES MICROBIOLOGISTES DU QUÉBEC
Fondée en 1975, l’Association des microbiologistes du Québec (AMQ) est une association professionnelle dûment constituée en organisme sans but lucratif, en vertu de la troisième partie de la Loi sur les compagnies (C-38). Elle a pour mission de représenter les intérêts des microbiologistes du Québec, et de promouvoir une pratique professionnelle de la microbiologie afin d’assurer une meilleure protection du public.
L’AMQ regroupe aujourd’hui plus de 500 professionnel de la microbiologies, , qui exercent leur métier à travers, principalement 6 grands axes, qui sont la microbiologie médicale et la santé, la microbiologie moléculaire (génétique), la microbiologie pharmaceutique et biopharmaceutique, la microbiologie industrielle, la microbiologie agroalimentaire, la microbiologie environnementale. À cela vient s’ajouter la présence des microbiologistes dans d’autres sphères, tel que l’enseignement, la finance, le journalisme, le droit, sans oublier le monde des affaires. L’AMQ au su au fil des ans se faire reconnaitre au Québec à titre de la seule association regroupant les professionnels de la microbiologie.
Jusqu’à ce jour l'exercice de la microbiologie n'est pas réglementé au Québec, ce qui a pour conséquence que le titre de microbiologiste n'est pas réservé par la loi aux microbiologistes possédant nécessairement les connaissances requises Ce qui rend plus difficile pour le publique, de même que pour les employeurs de s’assurer facilement de la compétences des individus qui se disent microbiologistes
Les critères d’adhésions strictes, basé sur les connaissances acquises au cours du premier cycles universitaire, auquel viennent s’ajouter la reconnaissance du milieu universitaires québécois, vient assurer un minimum de connaissance à la pratique de la microbiologie et vient apposer un niveau de formation minimale à qui devient membre de L’association. Ces standards, on fait que au fil des années, ,l’AMQ a vu sa crédibilité s’établir et s’imposer auprès des employeurs, de gouvernement, et bien entendu , par le publique.
Dans une volonté d’assurer encore plus grande crédibilité professionnelle aux membres de l’Association, depuis 2012, les Membres en règle de l’AMQ obtient le droit de porter le titre de « microbiologiste agréé(e), Mcb.A. ». Et s’engagent à respecter un code de déontologie, ainsi que d’adhérer aux principes d’intérêt public, de transparence, de rigueur, de collaboration, de respect, d’équité et d’intégrité, qui sont les valeurs qui guide les actions et décisions de l’association.
L’AMQ au fil du temps, s’est donné le mandat de s’assurer que ces membres offrent des services de qualités au public et qu’ils maintiennent les compétences au cours de leur vie professionnelle. Pour ce faire, AMQ : établit les exigences relatives à l’admission en s’assurant des directions prisent par le milieu de l’enseignement universitaire au Québec,; évalue la formation et la compétence des candidats au titre de microbiologistes agrée; délivre un certificat, une carte de membre, ainsi que le droit d’utilisation d’un sceau professionnel (pour lequel il est possible d’adjoindre une signature numérique sécurisée via une entente avec la firme NOTARIUS); publie et rend publique la listes des membres en règles; offre des activités de mise à jour des compétences ainsi qu’un service d’aide à l’emploi.
MISSION, VISION ET VALEURS DE L’AMQ
Mission
L’Association des microbiologistes veille à favoriser la protection du public en assurant la qualité de l’exercice de la microbiologie et en sensibilisant la population et les décideurs au rôle des microbiologistes exerçant dans toutes les branches de la profession.
Vision
Développer la profession de microbiologiste jusqu’à sa reconnaissance par un Ordre professionnel qui permettra à ses membres d’assurer la qualité de ses services rendu au public.
Valeurs
Professionnalisme, qualité, intégrité, collaboration et innovation.
Gouvernance
L'Assemblée générale des membres (AG) est un des moyens délibérant, décisionnaire et représentatif de l'AMQ. Elle comporte un annuellement 10 membres au Conseil d’administration. Le Conseil est responsable de la direction générale de l'AMQ et de ses actions. Il applique les décisions prises par les membres durant les AG, établit les politiques de l’Association et exerce une activité de surveillance générale sur la mission, la vision, les valeurs, les objectifs, les orientations stratégiques et les actions de l'Association. Les règlements de l’AMQ prévoient la tenue d’une AG par année et d’AG extraordinaires au besoin.
Le Conseil peut créer de sa propre initiative, ou à la demande de l’Assemblée, des comités afin de conseiller l'AMQ dans certains dossiers ou d'organiser des évènements. Les attributions des comités et toutes les règles nécessaires à leur fonctionnement sont déterminées par le Conseil. Le Comité sur les risques microbiologiques est le seul comité en fonction présentement. Celui-ci a pour mandat d’exercer un rôle-conseil auprès de l’AMQ et de l’Ordre des chimistes en regard des risques microbiologiques liés à la présence de légionelles dans les tours de refroidissement à l’eau.
À titre d'association professionnelle représentant les microbiologistes du Québec, des délégués de l'AMQ nommés par le Conseil siègent à différents comités d'experts dans des organisations externes:
- Comité d'accréditation des laboratoires d'analyses Centre d'expertise en analyse environnementale du Québec
- Comité directeur mixte sur la légionellose
Ordre des chimistes du Québec
- Comité de normalisation sur l’élaboration d’une norme sur les moisissures dans les bâtiments Bureau de normalisation du Québec
- Comité de normalisation sur l’élaboration d’une norme sur le mérule pleureux Bureau de normalisation du Québec
LA PROFESSION DE MICROBIOLOGISTE
La microbiologie est une profession non réglementée du domaine des sciences appliquées. Elle consiste à exercer une activité à caractère scientifique ayant pour objet les microorganismes et les interactions qu'ils exercent entre eux et avec leur milieu.
L’exercice de la microbiologie et de ses différentes spécialités
La microbiologie se consacre à l'identification et à la caractérisation des microorganismes et de leurs propriétés, à l'étude de leur origine et de leur évolution, à la compréhension de leurs besoins et des relations qu’ils entretiennent entre eux et avec leur milieu naturel ou artificiel, ainsi qu’à l’obtention de produits d’origine microbienne sains, fiables et utiles.
Les types de microorganismes
Il existe cinq (5) différents types de microorganismes. Les bactéries et les virus sont les plus connus du public, mais il y a également les archées, les mycètes et les protistes :
Bactéries : Ce sont des organismes unicellulaires de formes variées : sphérique (coque), bâtonnet (bacille), ovale (coccobacille), en virgule, en fuseau, en vrille ou plus ou moins spiralé. Les bactéries sont ubiquitaires, c’est-à-dire qu’elles sont omniprésentes dans nos vies et elles se retrouvent sur toute la surface de la Terre, dans l’air, l’eau et le sol. Certaines bactéries sont connues pour améliorer la santé, c’est le cas des probiotiques, alors que d’autres bactéries sont pathogènes et peuvent causer des maladies importantes et parfois mortelles. Heureusement, moins de 0,001 % des bactéries connues sont dangereuses pour notre santé, mais cela ne veut pas dire que l’on doive négliger la prévention des infections pour autant.
Virus : Ils forment un groupe très particulier de microorganismes puisqu’ils ne peuvent pas se répliquer seuls. Ils ont absolument besoin d’infecter une cellule hôte, afin d’utiliser ses constituants et détourner sa machinerie cellulaire avant de la détruire et de poursuivre leur cycle infectieux dans une nouvelle cellule. Les virus existent sous une forme extracellulaire ou intracellulaire. Sous la forme extracellulaire, les virus se présentent comme des particules infectieuses qui se disséminent dans l’environnement à la recherche d’un hôte à infecter. C’est le cas des virus de l’influenza ou du rhume, par exemple. Les virus qui adoptent plutôt une forme intracellulaire vont se cacher à l’intérieur d’une cellule et vont parfois même tomber en dormance, comme le font les virus du papillome humain ou de l’herpès labial (feux sauvages). Le débat sur la nature des virus (sont-ils vivants ou non?) repose sur des notions complexes et fait l’objet de nombreuses discussions.
Archées : Ce sont des proches cousins des bactéries, mais sont davantage présentes dans les milieux extrêmes et hostiles. Certaines archées survivent à des températures élevées, souvent supérieures à 100 °C et à des pressions extrêmes. Elles peuvent se retrouver à l’intérieur des geysers, des puits de pétrole, des sources hydrothermales océaniques, etc. D'autres se trouvent plutôt dans les habitats très froids des régions polaires ou dans des environnements volcaniques, dans des sources d’acide sulfurique ou dans des eaux hyper salées comme celles de la mer Morte. Cependant, plus les recherches sur ce type de microorganisme s’accumulent, plus on en retrouve partout dans l’environnement, incluant dans l’intestin humain!
Mycètes : Ils regroupent les microorganismes que nous appelons communément levures et moisissures. Tout comme les bactéries, les différents mycètes peuvent être utiles ou nuisibles à l’humain. Alors que certaines levures sont employées dans la fermentation des boissons alcoolisées ou dans la fabrication du pain, d’autres peuvent causer des infections comme les vaginites à levures. Même chose pour les moisissures qui peuvent participer au processus d’affinage de certains fromages ou bien faire pourrir les aliments ou la matière organique comme le bois lorsqu’elles prolifèrent dans un bâtiment ayant des problèmes d’humidité.
Protistes : Ils représentent un groupe de microorganismes très varié, tant par leur anatomie que par leur physiologie. Tout comme les bactéries, ce sont des microorganismes unicellulaires et microscopiques. En revanche, les protistes présentent une organisation cellulaire beaucoup plus complexe et évoluée que celle des bactéries, ressemblant davantage aux cellules animales et végétales. Certains protistes qui possèdent des pigments chromatiques (comme la chlorophylle des plantes) forment le groupe des algues microscopiques; alors que d’autres possèdent plutôt de nombreuses caractéristiques communes avec les mycètes. La plupart des protistes jouent un rôle essentiel dans le maintien de l’équilibre des écosystèmes et dans la productivité biologique des zones côtières, estuariennes et océaniques. Néanmoins, quelques espèces de protistes sont des pathogènes importants. Certains produisent des toxines qui peuvent s’accumuler dans les coquillages filtreurs (huîtres, moules, palourdes), les rendant impropres à la consommation. D’autres protistes peuvent se transmettre par les piqûres de moustiques et causer diverses maladies comme la malaria ou la maladie de Chagas « maladie du sommeil ».
Les spécialités de la microbiologie
L’exercice de la microbiologie se divise essentiellement en six (6) grandes spécialités :
Microbiologie agroalimentaire : Les microbiologistes œuvrant dans le domaine alimentaire utilisent les microorganismes afin d’obtenir des produits d’origine microbienne sains, fiables et utiles. La fabrication d'un grand nombre de produits agroalimentaires s'appuie sur l’utilisation de microorganismes. Ceux-ci interviennent, par exemple, dans l'élaboration et l’affinage d’aliments issus de fermentations lactique ou éthylique tels que les produits probiotiques, le fromage, le yogourt, les charcuteries, le pain, la sauce soya et les boissons alcoolisées, pour n’en nommer que quelques-uns. Les microorganismes sont également utilisés pour synthétiser des arômes, des acides aminés, des vitamines, des enzymes, des gélifiants et autres composés servant d'additifs et qui entrent dans la fabrication alimentaire. Les extraits de certains microorganismes riches en protéines et en nutriments servent à augmenter la valeur nutritive de certains aliments. L’utilisation à grande échelle de microorganismes probiotiques pour leurs bienfaits dans l’alimentation humaine et animale est également un secteur important de la microbiologie agroalimentaire. Au niveau des produits agricoles, certains microorganismes sont épandus dans les champs pour favoriser la croissance des plantes, pour lutter contre les parasites et les agents phytopathogènes qui s’attaquent aux plantes ou bien pour aider à la conservation de l’ensilage. Parallèlement, les microbiologistes analysent aussi les microorganismes qui détériorent les produits alimentaires, afin de déterminer les meilleurs moyens de conserver les aliments, tout en préservant leurs caractéristiques organoleptiques et leurs propriétés nutritionnelles. Recherche et analyse de pathogènes dans les aliments.
Microbiologie moléculaire : Cette spécialité de la microbiologie est au croisement de la génétique microbienne et de la biochimie. Les microbiologistes moléculaires cherchent à mieux comprendre les rouages moléculaires qui sous-tendent la mécanique cellulaire des microorganismes et leur fonctionnement. Dans le domaine des biotechnologies, la microbiologie moléculaire permet d’identifier des molécules ou des gènes d’origine microbienne ayant un potentiel industriel ou commercial. La microbiologie moléculaire permet également d’étudier les relations hôte-pathogène, afin de mieux comprendre de quelles façons se déroulent une infection et de mettre au point de nouveaux outils thérapeutiques. Par ailleurs, une connaissance approfondie de la physiologie des microorganismes, de leur génétique et de leurs interactions facilite notre compréhension du monde vivant. La simplicité de multiples microorganismes permet l’étude et la compréhension de phénomènes physiologiques similaires aussi retrouvés chez des êtres vivants plus complexes comme l’humain.
Microbiologie pharmaceutique : Les microbiologistes œuvrant dans l'industrie pharmaceutique ont souvent des connaissances en microbiologie clinique, médicale et moléculaire. Ils exploitent les systèmes enzymatiques et moléculaires des microorganismes pour fabriquer de nombreuses substances thérapeutiques. Parmi celles-ci on compte, entre autres, des antibiotiques, des enzymes, des hormones, certains anticoagulants, des acides aminés, des anticorps et plusieurs autres molécules d’intérêt médical et diagnostique. Les microorganismes et certains de leurs composants servent également à élaborer les vaccins.
Microbiologie clinique et santé publique : Bien qu’ils ne soient pas des médecins, les microbiologistes cliniques étudient les microorganismes susceptibles d'être pathogènes pour les êtres humains. Ils les analysent et les identifient tout en étudiant la virulence, la pathogenèse (relation hôte-pathogène) et l'efficacité des traitements. Ils s’intéressent plus globalement à la dynamique de transmission et à l’évolution des maladies infectieuses. Grâce à leur expertise scientifique, les microbiologistes cliniques participent également aux investigations en laboratoire lors d’éclosions de maladies infectieuses en communauté (p. ex. légionellose dans la Ville de Québec en 2012) ou en milieu de soins. Ils œuvrent donc principalement dans les laboratoires de microbiologie clinique des centres hospitaliers, des cliniques privées et au Laboratoire de santé publique du Québec. Ils ont joué un rôle important dans le développement et l’analyse de la COVID 19.
Microbiologie industrielle : Plusieurs industries exploitent les propriétés utiles des microorganismes. Les microbiologistes industriels ont souvent une connaissance approfondie du métabolisme et de la physiologie des microorganismes. Les microbiologistes exploitent les capacités de synthèse et de dégradation des microorganismes pour la production de substances chimiques et pour l’extraction de certains minéraux du sol par des techniques de lixiviation bactérienne. Les microorganismes constituent également la principale source d'enzymes commerciales, biotechnologiques et alimentaires. Certains microorganismes ayant la capacité de dégrader des molécules complexes sont utilisés dans les usines d’épuration des eaux usées, dans l'industrie des pâtes et papiers et dans les procédés de décontamination des sols, des eaux et des déchets industriels. L'activité microbienne de biodégradation produit également des sources d’énergie alternative comme le bioéthanol et le méthane.
Microbiologie environnementale : Les microbiologistes environnementaux évaluent la présence ainsi que l’impact que peuvent avoir les divers microorganismes présents dans le sol, l’eau ou l’air. Bien qu’ils soient présents à l’extérieur comme dans différents environnements intérieurs, certains microorganismes peuvent être souhaitables alors que d’autres peuvent nuire à la santé, à l’intégrité de matériaux, ou à l’équilibre environnemental. Les activités des microbiologistes environnementaux s’étendent à la santé publique, à l’hygiène industrielle, à l’élaboration de procédures de décontamination ou de contrôle microbien, ainsi qu’à des vérifications de conformité concernant la qualité de l’air, de l’eau ou du sol. Ils travaillent principalement pour les services de protection et de gestion de l’environnement ainsi que pour les firmes d’évaluation environnementale. Ils jouent un rôle majeur dans l'analyse de la potabilité des eaux potables.
Points de convergence dans l’exercice des spécialités de la microbiologie
Néanmoins, que ce soit dans les domaines industriel, pharmaceutique, biotechnologique, agroalimentaire, clinique ou environnemental, les microbiologistes partagent tous des activités à caractère scientifique d’observation, d’analyse, d’expérimentation, de détermination, de contrôle, de certification ou de conseil qui concernent un microorganisme et ses interactions dans un milieu naturel ou artificiel.
La finalité propre de leur exercice professionnel reste également la même: utiliser, détecter et identifier les microorganismes et en caractériser la nature, la composition, les propriétés et la transformation. Ceci constitue le lien de convergence de l’ensemble de la pratique de la microbiologie.
Par la suite, selon le contexte dans lequel le microbiologiste exerce la microbiologie, les résultats obtenus peuvent avoir différents usages. Par exemple, une fois que le microbiologiste a détecté des microorganismes présents dans un échantillon alimentaire et qu’il a identifié la nature et les propriétés de ces microorganismes, il peut être décidé de retirer l’aliment en question des inventaires, car il représente un risque pour la santé s’il est consommé. Un microbiologiste qui exécute l’analyse d’un échantillon d’eau provenant d’une tour de refroidissement à l’eau (TRE) et qui détecte la présence de la bactérie Legionella pneumophila pourra informer les autorités compétentes afin que les mesures soient prises pour contrôler le risque d’éclosion de légionellose. De même, en caractérisant la nature, la composition et les propriétés des souches de L. pneumophila identifiées dans la TRE contaminée, le microbiologiste contribuera à établir le lien épidémiologique entre des individus infectés, le cas échéant. Par ailleurs, les activités de contrôle et de certification entourant la détection, l’identification et la caractérisation de la nature, de la composition, des propriétés et de la transformation des microorganismes permettent aux microbiologistes, dans un souci de protection du public, d’assurer que les normes applicables soient bien respectées et de l’attester en scellant un avis écrit ou un rapport. Il s’agit là de quelques exemples pratiques des buts que poursuivent les microbiologistes dans le cadre de leur travail.
Connaissances requises pour exercer la microbiologie
Puisque la profession de microbiologiste n’est pas règlementée, il n’y a pas de formation académique obligatoire pour exercer la microbiologie. Cependant, le microbiologiste détient habituellement un diplôme de baccalauréat spécialisé en microbiologie (B.Sc.), c’est-à-dire une formation universitaire de 1er cycle en sciences comportant un minimum de 30 crédits de cours théoriques et de travaux pratiques en microbiologie. Toutefois, pour exercer dans certaines spécialités de la microbiologie ou pour faire carrière dans le domaine de la recherche, le microbiologiste doit poursuivre ses études aux cycles supérieurs en complétant une maitrise (M.Sc.), un doctorat (Ph.D.) et bien souvent un stage postdoctoral.
Qui peut devenir membre de l’AMQ?
Pour devenir membre de l’AMQ, le candidat doit être titulaire d’un baccalauréat spécialisé en microbiologie sanctionné par un établissement universitaire canadien ou être titulaire d’une formation universitaire jugée équivalente par les autorités compétentes du gouvernement du Québec.
Pour être admissibles, les candidats ayant effectué leurs études universitaires en microbiologie à l'extérieur du Canada doivent obligatoirement présenter à l’AMQ une
Évaluation comparative des études effectuées hors Québec en microbiologie décernée par le ministère de l'Immigration, Diversité et Inclusion du Québec.
Le réseau universitaire québécois comporte quatre (4) établissements offrant des formations spécialisées microbiologie, soit l’Université de Montréal, l’Université Laval, l’Université de Sherbrooke et l’Université McGill.
u Les titulaires d’un diplôme ou d’une attestation d’études collégiales (DEC ou AEC) dans le domaine de la microbiologie ne sont pas des microbiologistes. Ces formations permettent plutôt d’exercer à titre de technicien de laboratoire.
Secteurs économiques et fonctions où exercent les microbiologistes