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De nombreux Québécois sont toujours privés d’eau potable

Une main tient un verre qui se remplit d'eau sous le robinet d'un évier.

Certains Québécois ne peuvent pas boire directement l’eau de leur robinet depuis près d’un quart de siècle.

PHOTO : RADIO-CANADA / JULIEN B. GAUTHIER

Des centaines de Québécois n’ont toujours pas accès à l’eau potable dans plusieurs municipalités qui ont des problèmes avec leur réseau d'aqueduc.

Certains d’entre eux ne peuvent pas boire l’eau de leur robinet depuis près d’un quart de siècle.

De l'eau brune sort d'un robinet.

De l'eau jaunâtre sort du robinet. (Photo d'archives)

PHOTO : GRACIEUSETÉ DE MAXIME PICOTIN

Selon la Fédération québécoise des municipalités, l’accès à l’eau potable est même devenu un véritable problème à certains endroits.

L’eau est plutôt jaunâtre, c’est pour ça qu’il faut régler ce problème, indique Normand Bergeron, maire de Laverlochère-Angliers, une municipalité du Témiscamingue.

L'eau, cette ressource menacée

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Il affirme que cela fait au moins 15 ans qu’on vit avec des problèmes de qualité de l’eau potable dans une partie de sa municipalité.

Des résidents doivent faire bouillir l’eau du robinet avant de la consommer ou acheter de l’eau embouteillée. L’eau vient de la rivière et elle n’est pas potable. Il peut y avoir toutes sortes de choses dedans, explique le maire.

Au total, environ 180 personnes du petit village de l’Angliers composent quotidiennement avec ce problème. Dans cette municipalité, un avis d'ébullition est en vigueur depuis 2009.

Gros plan sur Yves Sohier dans son bureau à la mairie.

Yves Sohier, maire de La Martre

PHOTO : RADIO-CANADA

Selon les données du ministère de l’Environnement du Québec, plus d'une vingtaine de municipalités ont des problèmes de qualité de l’eau (Nouvelle fenêtre). Même si la situation s’est améliorée à certains endroits au cours des dernières années, elle demeure préoccupante pour plusieurs élus municipaux.

Des élus comme Yves Sohier, maire de La Marte, en Gaspésie.

On a un record : [voilà] 24 ans qu’on fait bouillir notre eau. Un record peu enviable.

Une citation deYves Sohier, maire de La Martre

Le maire Sohier affirme que les résidents de sa municipalité n’ont pas accès à l’eau potable depuis août 2000 en raison de la vétusté du réseau d’aqueduc et des nombreux bris. Certains tuyaux ont plus de 60 ans.

L’été, parfois, il y a des coliformes fécaux et quand il y a des pluies diluviennes, l’eau peut changer de couleur et devenir brune [...] Je peux vous garantir qu’il y a beaucoup d’eau embouteillée qui s’achète dans le village, poursuit M. Sohier

Il soutient que les problèmes de qualité de l’eau ont nui au développement de sa municipalité. [Il] y a des gens qui auraient aimé venir s’installer dans notre village, mais [ils y ont renoncé] parce qu’il n’y avait pas d’eau potable.

Les gens paient une taxe sur l'eau et ils n’ont pas d’eau potable.

Une citation deYves Sohier, maire de La Martre

Il affirme cependant que la situation est sur le point de changer. Selon lui, les travaux pour remplacer l’aqueduc de la municipalité devraient débuter l’an prochain.

Ça fait 11 ans que je travaille là-dessus. On devrait lancer les appels d’offres cet automne et les travaux vont commencer au printemps. Les coûts des travaux du nouveau système d’aqueduc sont évalués à environ 11 millions de dollars.

Le maire de Laverlochère-Angliers, Normand Bergeron, soutient de son côté que la municipalité va installer des équipements de traitement de l’eau dans les résidences et les commerces du village de l’Angliers. Un projet pilote sera d’ailleurs mené prochainement dans quelques résidences pour tester la fiabilité du système, selon le maire Bergeron.

On va installer quatre appareils dans quatre maisons et le gouvernement va continuer à faire des tests pour savoir si les appareils sont fonctionnels et si l’eau est potable. Si c’est sécuritaire, on va en installer dans toutes les maisons du village. Le coût du projet est évalué à environ deux millions de dollars.

Jacques Demers.

Jacques Demers, président de la Fédération québécoise des municipalités (Photo d'archives)

PHOTO : RADIO-CANADA / FRANCOIS GAGNON

Il y a des endroits qui ont de grosses difficultés, lance pour sa part Jacques Demers, président de la Fédération québécoise des municipalités.

Il affirme que l’eau potable est devenue une question importante dans certaines municipalités.

Il y a un risque que cela se produise de plus en plus [compte tenu] de la limite dans la nappe phréatique à bien des endroits.

Une citation deJacques Demers, président de la Fédération québécoise des municipalités

M. Demers soutient que des municipalités ont même commencé à limiter les nouvelles constructions sur leur territoire en raison du manque d’eau potable

On sait que c’est plus sensible que ça ne l’a jamais été. On sait maintenant que la nappe phréatique à des endroits est trop basse et qu’on ne peut pas se permettre […] de continuer à faire de la construction. On n’y aurait pas pensé il y a 10 ou 20 ans. Il ajoute que les coûts des infrastructures d’eau potable et le recrutement de personnel qualifié représentent également un défi pour les plus petites municipalités.

Les coûts élevés de ces équipements et avoir les professionnels disponibles pour travailler dans ces usines-là, c’est le côté compliqué et on a besoin d’aide, rappelle Jacques Demers.

Il ajoute que, peu importe la taille de la municipalité, les normes qui encadrent la qualité de l’eau potable sont les mêmes. Il affirme que Québec a lancé des programmes pour venir en aide aux municipalités qui ont des problèmes d'approvisionnement en eau potable.

Le gouvernement a notamment mis en place le Programme d’infrastructures municipales d’eau pour venir en aide aux villes et aux villages. Il vise notamment la réalisation de travaux de construction, de réfection ou d’agrandissement d’infrastructures municipales d’eau potable et d’eaux usées. Le programme est doté d’une enveloppe de près de 2,4 milliards de dollars sur cinq ans.

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