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La guerre à la Listeria se gagne à Québec

Laurent Dallaire, cofondateur d'Innodal, avec son produit novateur, Inneo, capable de combattre la Listeria dans les aliments sans laisser de traces.

Laurent Dallaire, cofondateur d'Innodal, avec son produit novateur, Inneo, capable de combattre la Listeria dans les aliments sans laisser de traces. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)

Trois Canadiens ont tragiquement perdu la vie cet été après avoir consommé du lait végétal Silk contaminé à la bactérie Listeria. Alors que la nation est sous le choc, une entreprise de Québec, récemment récompensée par un prix de la gouverneure générale, affirme détenir la solution pour prévenir de telles tragédies alimentaires

Listeria, salmonelle, E.coli: des mots qui, prononcés un après l’autre, sonnent comme un haïku, mais c’est le dernier poème qu’on souhaite entendre après avoir dégusté un repas. Chaque année, l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) gère environ 161 incidents liés à des rappels d’aliments, dont une soixantaine en 2023-2024 dus à une préoccupation microbiologique. En fait, les maladies d’origine alimentaire représentent selon Statistiques Canada plus de 11 500 hospitalisations et 240 décès chaque année au pays.

Les bactéries des tragédies

La contamination à la Listeria survenue cet été à l’usine de Danone à Pickering en Ontario, où est produit le lait Silk, fait partie de ces éclosions préoccupantes. Avec jusqu’à présent 20 cas officiellement confirmés dans quatre provinces de personnes atteintes de listériose — la maladie causée par la bactérie Listeria —, elle est toujours sous la loupe des autorités.


 


«Anéantir les risques de contamination à ces bactéries est une utopie, puisqu’il y aura toujours de la manipulation humaine, mais avec notre technologie, hors laboratoire qui plus est, on est capables de réduire de 95 % le nombre d’incidents potentiels. Dans des conditions contrôlées, ça grimpe à 99,99 %.»

—  Laurent Dallaire, cofondateur de la biotech Innodal
En peu de temps, l'entreprise Innodal est passée de deux employés à dix-sept. Une majorité de femmes, comme l'affirme Laurent Dallaire. Il est ici aux côtés ici de la microbiologiste Andréanne Guillemette.

En peu de temps, l'entreprise Innodal est passée de deux employés à dix-sept. Une majorité de femmes, comme l'affirme Laurent Dallaire. Il est ici aux côtés ici de la microbiologiste Andréanne Guillemette. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)

Avec son ami François Bédard, passionné comme lui de tout ce qui se détecte au microscope, le scientifique entrepreneur est derrière Inneo, le produit que s’arrachent les transformateurs alimentaires d’ici comme d’Europe — et bientôt des États-Unis — qui veulent éviter la catastrophe.

Prévenir les contaminations sans laisser de traces

Pour assurer la conservation et prévenir les contaminations, les entreprises de transformation alimentaire utilisent traditionnellement des agents chimiques comme les sulfites, les nitrites et le sel. Innodal propose d’utiliser des bactéries — des bactériocines — pour créer des agents capables de lutter contre les contaminations. Debout au milieu de ses laboratoires lévisiens dans les locaux de l’incubateur de talents AgBioCentre, l’entrepreneur ne se fait pas prier pour démontrer au Soleil l’action du produit sur des dizaines de cultures de bactéries.

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