La bonne hygiène des mains est en recul au CIUSSS de l’Estrie-CHUS : 30 % des employés de l’établissement ne se lavent pas les mains chaque fois qu’ils le devraient et ce pourcentage grimpe à près de 50 % dans certains secteurs.
L’hygiène des mains fait défaut pour le tiers des employés du CIUSSS
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En tout, un travailleur de la santé peut être appelé à se désinfecter les mains quatre fois par visite de patient. (Jessica Garneau/Archives La Tribune)
La bonne hygiène des mains est en recul au CIUSSS de l’Estrie-CHUS : 30 % des employés de l’établissement ne se lavent pas les mains chaque fois qu’ils le devraient et ce pourcentage grimpe à près de 50 % dans certains secteurs.
Ce n’est pas la première fois que le taux de lavage de mains au CIUSSS régional revient dans l’actualité : après avoir mené une offensive dès 2017 pour atteindre l’objectif fixé par le ministère de la Santé et des Services sociaux à 80 %, l’établissement a réussi à l’atteindre en 2020 et à maintenir un taux semblable durant les années pandémiques.
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Or, de 77 % en 2022-2023, le taux global de conformité à l’hygiène des mains pour les différents travailleurs de la santé du CIUSSS a chuté à 70 % en 2023-2024. Des baisses importantes ont été observées dans la dernière année dans le RLS du Haut-Saint-François (-19 %) et à l’Hôpital Fleurimont (-25 %), par exemple, alors que la Maison des aînés et alternative de Magog présente un taux famélique de 53 % à sa première année d’existence
«On le voit comme un effet du balancier. Durant la pandémie, on a mis beaucoup l’accent sur la précaution avec l’hygiène des mains et on a eu des taux records de conformité. On voit donc un retour du balancier, qu’on peut appeler un relâchement, mais on a bien espoir que ça remonte», explique d’emblée Julie Gagné, adjointe à la direction générale responsable du volet prévention et du contrôle des infections au CIUSSS.
«C’est un peu comme quand on exige à un enfant une certaine rigueur pendant un certain temps : quand on relâche la rigueur, les mauvaises habitudes ont tendance à revenir vite.»
— Julie Gagné
Mais d’autres facteurs peuvent aussi influer sur cette baisse observée, selon Mme Gagné. Les audits pour vérifier la conformité se font à partir des corridors : les observateurs n’entrent pas dans la chambre. Ainsi, si les travailleurs de la santé se désinfectent les mains dans la chambre du patient, cela peut avoir une incidence négative sur les chiffres.
Julie Gagné, adjointe à la direction générale, responsable du volet prévention et du contrôle des infections du CIUSSS. (Anthony Ouellet/Archives La Tribune)
Actions à prendre
Pour arriver à redresser le navire, «il faut revenir à la base et la base, c’est la formation», signale l’experte en prévention et en contrôle des infections.
«On est revenu dans la dernière année avec un plan de formation continue pour l’ensemble de notre personnel en regard à l’hygiène des mains et la transmission des infections. C’est obligatoire et ce le sera désormais tous les deux ans», précise Mme Gagné, qui ajoute que le CIUSSS a revu l’affichage de ses politiques en matière d’hygiène des mains dans des «endroits-clés» de ses installations.
Certains secteurs demanderont toutefois des évaluations plus poussées et individualisées afin de déterminer les raisons derrière les taux de conformité au lavage des mains plus bas. C’est le cas, notamment, de la Maison des aînés et alternative de Magog.
«Nos conseillères sont à pied d’œuvre pour comprendre ce qui explique ces taux dans certains endroits», assure Julie Gagné.
«On va faire des plans d’action en fonction du besoin de l’installation, ajoute-t-elle. Parfois, on a seulement besoin de formation, parfois les produits nettoyants ne sont pas bien positionnés pour optimiser le travail.»
Et une bonne hygiène des mains des soignants peut avoir des conséquences hautement positives pour les patients. L’Organisation mondiale de la santé souligne par exemple que de bonnes pratiques de lavage de mains sont l’une des meilleures armes contre les infections nosocomiales, c’est-à-dire celles qu’un patient contracte dans son milieu de soins.
«Si un travailleur est en contact avec un usager et qu’il contamine ses mains avec certaines bactéries, il peut les transmettre à un autre usager qui peut être prédisposé à y être vulnérable», note Mme Gagn:quality(100)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/743F6QY4UFCUTMQEOG6WWAAMZI.jpg)
La Maison des aînés et alternative de Magog a un taux de conformité à l'hygiène des mains de 53 %. (Jean Roy/Archives La Tribune)
Des pratiques à revoir
Au-delà du taux global de conformité à l’hygiène des mains, le CIUSSS de l’Estrie-CHUS devra aussi revoir ses méthodes pour calculer ce taux. C’est l’une des conclusions du dernier rapport de l’organisme Agrément Canada, autrement très positif à l’égard de l’établissement.
Agrément Canada a donné une note de 0/3 au CIUSSS pour la conformité de l’établissement aux bonnes pratiques en matière d’observation et de divulgation des données sur l’hygiène des mains.
«Le 0/3 vient du fait que certains milieux n’ont pas été audités dans les dernières années, notamment les CLSC et les GMF, où l’on ne peut pas faire des observations directes», souligne Julie Gagné.
Elle assure que les équipes du CIUSSS travailleront pour remédier à cette situation.
